MCChatillon-Boutigny

MCChatillon-Boutigny

Le MCCB en Enduro Extrème, avec Marco au guidon !

Marco Simonetti, un trialiste membre du MCCB et gérant de Tekno Trial, s'est inscrit fin janvier à la 24 MX Alestrèm. Un enduro extrême qui se court chaque année dans le Gard et qui regroupe les meilleurs spécialistes mondiaux du franchissement moto.

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Une expérience manifestement mémorable..., que nous raconte le gars Co-Mar : voici son compte-rendu écrit en italiques (+ ses compléments enregistrés par téléphone) :
 
MCCB : Déjà, comment t'est venue l'idée ?
MS : Je me prend souvent une moto d'enduro l'hiver pour m'amuser un peu, j'avais déjà participé à un enduro endurance par équipe de 2 ou 3, j'avais fait la Val de Lorraine en enduro (Classique de 2 jours). Ce que je recherche en enduro c'est du Technique ( grosse montée, pierriers, marche.. .etc) Les spéciales à fonds avec des virages à plat dans l'herbe ce n'est pas mon dada ! Il y a deux gars avec qui je roule régulièrement qui avaient déjà participé à l'Alestrem des années précédentes et ils l'ont fini. Et quand je voyais leur niveau, je me suis dit c'est largement faisable. Donc un jour, ça m'a pris et j'en ai parlé à mon copain Loïc Spencley. Et on c'est dit "feu on essaie de s'inscrire" ! On essaie, car c'est une course très populaire et c'est difficile d'avoir une place au départ. En effet, on retrouve  550 pilotes au départ...


 
MCCB : tu t'es entraîné comment ? Avec qui ?
MS : Les entraînements c'est simplement du roulage, la technique du trialiste fera le reste !

Certes, j'aurais du peaufiné mon entraînement physique ! sourire !

Je roule avec les copains Castan, Victor, Lolo, Mayo et quelques autres et en général dans le 60 du côté de Compiègne, dans le 78 vers Saint Arnoult, ou encore dans le 91 du côté d'Etampes. Et aussi  en Alsace où on a trouvé de grosses grimpettes. En tout, on avait roulé 4, 5 fois pendant l'hiver.


 
MCCB : tu y es parti dans quelles conditions (moto, accompagnateurs, objectifs) ? Une moto de trial ne peut participer ?
MS : Je suis parti avec une 300 Beta XTrainer 2020 : la meilleure meule pour faire de l'extrême : c'est léger et maniable, le moteur est souple et largement assez puissant. En préparation moto, pas grand chose à faire à part monter une plaque-phare plus puissante si jamais tu tiens jusqu'à la nuit. Un train de pneus EXTREM et des Bib mousse pour ne pas crever ! En accompagnateurs, on avait un ami Ronan et le père de Mathieu Krummenaker avec qui nous avons passé le week end sur place, Mathieu à roulé avec nous. Nous étions ensemble dans un appartement en BB.

Nos numéros de Course 35 pour Marco, 36 pour LOLO et 96 Mathieu.

Comme on est pas des rigolos on s'est inscrit en Black où nous devions faire 3 tours, dans la même catégorie que Jarvis ! !

Nos objectifs : aller le plus loin possible sans se faire mal et sans casser le matériel. Moto de trial INTERDITE ! Ce serait trop facile, même si je pense qu'il y a quelques côtes où ça ne doit pas bien passer en trial du fait des longueurs interminables à fond !
 
MCCB : tout a commencé le samedi : alors, ça s'est passé comment ?
MS : Nous sommes arrivés le vendredi en fin de mâtinée pour repérer la spéciale de qualification du samedi et se détendre un peu. C'est la première fois que nous participions à une compétition de ce genre, pour tout dire on à ramé tout le weekend pour obtenir les infos sur l'organisation ! Ca a été plutôt compliqué ! Nous arrivons enfin à trouver quelqu'un qui à quelques infos pour nous ! Où sont les inscriptions, où ce garer, où est le contrôle Technique et où est le début de la spéciale qu'il nous conseille d'aller repérer à pieds !

Il était trop tôt pour les inscriptions, nous avons fait un tour rapide du paddock mais tout n'était pas encore en place. Nous décidons donc d'aller repérer cette spéciale ! ça commence par une longue grimpette histoire de se mettre en jambes !! Nous étions pas franchement prêts mais nous l'avons fait ! 3 h 15 de marche pour repérer cette maudite spéciale ! PFIIOUUUU, vite une bière, y fait soif !

Ensuite décharger les motos pour aller au contrôle technique et ensuite parc fermé avec un cadenas en plus. Tout ça au pôle Mécanique d'Alès !

SAMEDI : Réveil 7 h 30 douche, petit déj' et feu : on file au Pôle ! Nous pensions que les départs pour la spéciale était à 11 heures, mauvaise pioche : pour la catégorie Black, on part en dernier ! L'organisation s'occupe de vider la spéciale de tous les pilotes des autres catégories avant de lancer les pilotes Black. Jarvis numéro 1 part en premier et toutes les 30 secondes un pilotes part. J'ai oublié de dire quand tu vas chercher ta moto au parc fermé, tu la pousses sur facile 500 M en montée pour atteindre l'entrée de la spéciale. Physique ! Ensuite on attend 1 heure dans le froid histoire de bien se geler avant de se lancer dans la spéciale !

On avait un peu la pression, en plus je sais pas pourquoi, ils nous avaient donné ces petits numéros mais en tout cas nous étions avec les meilleurs.

 

Je pars enfin pour la spéciale ! Wahoouu, 5 minutes après, j'avais déjà plus de bras !

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En plus, des mecs sont bloqués sur de gros obstacles donc obligé de faire le tour ! J'aurais pu attendre que ça se dégage, mais en fait, ça m'arrangeais de faire le tour et de souffler un peu sur un tracé plus long mais plus facile.

Moi je valide ma spéciale en 30 minutes, Loris et Mathieu en 22, 23 minutes et Jarvis en 15 minutes !!! Euh, oui, ça calme...

Les 100 meilleurs temps de la spéciale du samedi sont sélectionnés pour faire le prologue du soir en ville, près du Gardon d' Ales.

Bon, ben, Loris et Mathieu se sont sélectionnés. Il a fallu déposer les motos au parc fermè pour venir les rechercher 2 heures plus tard et descendre en camion jusqu'en ville et ensuite remonter la moto au parc fermé ! On a chargé et déchargé la moto un nombre de fois incalculable !! Il me semble que Lolo fini 48éme temps donc il part en 2éme poule de 20 pilotes au prologue.

Les accompagnateurs et moi avons réussi à nous glisser sur la piste juste à coté des pilotes ! Il fallait les encourager !! Lolo arrive en demi-finale et fini 35éme donc le dimanche, il partira en 35éme position sur 550 ! Chapeau, alors qu'il montait sur une enduro pour la 1Oeme fois de sa vie en comptant les entraînements !

Malgré que nous étions dans le sud, il faisait un froid de canard. Nous nous sommes divisés en deux équipes, une pour remonter la moto au parc fermé avec le pilote obligatoirement et les autres à l'appartement qui se situe à 12 mètres du prologue ! Tomates-Mozza, Pâtes au Parmesan, deux bouteilles de rouge et au lit vers une heure.
 
MCCB : et après les qualif' du samedi ? Dodo bien usé ou pas moyen de fermer l'oeil ?
MS : Question sommeil, on a pas eu trop de mal à dormir ! ! On a fait ce qu'il faut pour bien dormir aussi ! !
 
MCCB : le lendemain : un bon petit dimanche bien peinard à la campagne ?
MS : Ben, comme j'avais fait un mauvais temps à la spéciale de qualif' de la veille, je suis parti en 300ème position ! Et là, c'était l'enfer : il y avait des mecs plantés dans tous les coins, les motos volaient dans tous les sens. A un moment, je suis resté une heure bloqué dans une montée avec les pilotes en vrac partout... 20 minutes de plus de perdues avec un gros bouchon avant une descente chère, et pendant ce temps-là, le chrono tourne vite. C'est en permanence très, très intense.

 

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MCCB : tu as fait deux tours ? Tu nous racontes le principe (le tracé durcit à chaque fois) ? 
MS : J'ai fait deux tours en effet, mais la catégorie Black où j'étais devais en faire trois, donc je ne suis pas considéré comme Finisher. Il y a quelques saisons, l'Alestrem avait connu 180 Finishers (ceux qui parviennent à boucler leurs trois tours avant 18 heures). Cette année, ils n'ont été que trois : Roman (SP), Jarvis (GB) et Leitenbichler (D) ! Dur, dur...

Au premier tour, tu suis un parcours pas trop difficile fléché en bleu avec quatre Contrôles de Passage (CP) sur 60 km. Puis tu repasses au paddock faire le plein, manger et boire un peu, changer éventuellement de lunettes, de gants. Puis tu repars avec un brassard d'une autre couleur sur un parcours plus musclé (encore 60 bornes), fléché différemment avec cinq CP. Mais tu rattrapes des mecs qui sont encore en train de galérer dans leur premier tour et qui se font doubler par les tops qui eux sont déjà à fond pour leur troisième boucle...

A la fin du premier tour, 90 % des motos arrivent complètement "destroyed" : guidon tordu, phare arraché, plus de garde-boues, échappement écrasé, carters et radiateur percés... Je me suis arrêté au deuxième tour, mais avec une meule intacte, pas avec une ruine dont on ne peut même plus dire la marque !
 
MCCB : après ces deux tours, tu es stoppé par l'organisateur ? Physiquement, c'était comment ?
MS : en fait, c'est ton heure de passage au CP qui décide si tu peux continuer ou pas. Passé 18 heures, l'organisateur t'arrête et tu rejoins le paddock par la route. Et t'es pas forcément fâché que ça s'arrête...

En fait, le bon compromis serait d'arriver à rouler raisonnablement vite, mais sans jamais t'arrêter, sans se bloquer dans une côte. Et surtout sans se mettre physiquement dans le rouge : faut réussir à gérer la fatigue tout au long de la journée. Mais je n'avais carrément pas la condition physique : à un moment je n'arrivais même plus à tourner la poignée de gaz ! Au bout de sa vie, le gars Marco...

 

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MCCB : tu as été impressionné par certains pilotes ?
MS : Carrément ! Les meilleurs roulent à des vitesses complètement inimaginables. Quand toi tu es dans du plutôt technique, enroulant gentiment en troisième, en te disant "j'roule plutôt pas mal, là", Jarvis ou Roman te déboîtent à fond de quatre ! Tu as les bras "au bout de leur vie" depuis des heures, et eux, sur les deux premiers tours, ils sont en balade de santé...
 
MCCB : et l'an prochain tu remets ça ?
MS : Bof, franchement pas sûr ! Sauf si on se "chauffe" à nouveau avec Loïc, mais bon, lui non plus, n'est pas trop partant pour l'instant. Moi, ce qui me plait, c'est faire du franchissement hard avec les copains, on sue, mais on se marre bien. mais à Alès, c'est carrément la guerre ! A un moment, j'étais tanké dans une côte, complètement mort, il ne me restait que 50 cm à monter, mais je n'en pouvais plus. Un mec derrière moi m'a carrément foncé dessus, alors qu'il n'y avait aucun passage possible. Il m'a littéralement balancé sa brèle dans la tronche et lui s'est connement cassé la gueule jusqu'en bas.... C'est pas vraiment ma tasse de thé (de thé ? T'es sûr Marco ?). Et ça représente aussi un sacré budget : 180 € d'inscription, quatre bidons de 20 litres de mélange, le déplacement, la bouffe et l'hébergement sur trois jours, etc. Et même si tu n'as pas eu de casse sur la moto, faut remettre un train de pneus, une transmission, deux jeux de plaquettes : un p'tit weekend à 1 000 €, mine de rien... Et quand il faut reprendre la route à 20 heures le dimanche, bien ruinés, eh ben, y'a pas grand monde qui se bat pour prendre le volant...

 

Eh bien, merci Marco de nous avoir raconté cette belle aventure gardoise et pour avoir fait briller les couleurs du MCCB - quasiment ! - au plus haut niveau !

 

Ciao a tutti !!

 

 

 

Histoire de vous faire une idée de la jolie galère dans laquelle s'est foutu le gars Marco, quelques vidéos d'enduro extrême :

Alestrèm 2020 : https://www.youtube.com/watch?v=gguwQQskFC0

 

Taillhard Extrême 2020 : https://www.youtube.com/watch?v=8zRGeqnL_Ao

 

Si ça vous a branché de voir cette belle jeunesse se ruiner la santé dans les cailloux et la boue, plein d'autres vidéos sont dispo sur Youtube !



05/05/2020
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